Michel Rouch: The Ivy Green – le lierre. Charles Dickens – Ludwig van Beethoven
Articolo di Michel ROUCH Apparso sulla rivista della A.B.F. (Association Beethoven France) “Beethoven, sa vie, son oeuvre” , numero 15 – 2013, pagine 93 – 95.
À la demande des éditeurs londoniens Chapman & Hall, Charles Dickens publia par fascicules, sous le pseudonyme de “Boz”, The Pickwick Papers, de mars 1836 à décembre 1837, fascicules mensuels de 24 pages, illustrés au début par Robert Seymour [1798-1836].
L’ensemble parut ensuite en livre sous un titre interminable : The Posthumous Papers of the Pickwick Club, containing a faithful record of the perambulations, perils, travels, adventures and sporting transactions of the corresponding members. Edited by “Boz”.
Une traduction libre en français de Mme Eugénie Niboyet suivit immédiatement à Paris, chez Charpentier, en 1838.
Le poème apparaît au chapitre 6 : – Les vers de l’ecclésiastique. – [Traduction de Paul Dottin, pour le centenaire de l’œuvre, Nouvelle Revue Critique, 1937]
« – Oserais-je dire, monsieur, le plaisir que j’aurais à vous l’entendre réciter ? dit M. Snodgrass.
– En réalité, c’est très peu de chose, répondit l’ecclésiastique ; et ma seule excuse pour m’en être rendu coupable, c’est que j’étais jeune à l’époque. Tel quel, vous allez l’entendre, si vous le désirez.
Un murmure de curiosité s’éleva naturellement en guise de réponse ; et le vieil ecclésiastique, avec l’aide de sa femme qui lui soufflait de temps à autre, se mit à réciter les vers en question.
– Je les ai intitulés, dit-il
LE LIERRE.
Oh ! quelle plante délicate que le lierre,
Rampant sur les vieilles ruines !
De nourriture de choix se composent ses repas
Dans sa cellule si froide et solitaire.
Le mur doit être écroulé, la pierre délabrée,
Pour satisfaire son caprice délicat ;
Et la poussière humide que les ans ont créée,
Est pour lui un joyeux repas.
Rampant où nulle vie ne paraît,
Quelle vieille plante singulière que le lierre !
Vite il se glisse, bien que sans ailes,
Et ferme en son vieux cœur ;
Comme il enlace étroitement, comme il s’accroche fort,
Sur son ami, le chêne immense !
Et sournois, il traîne sur le sol,
Et doucement agite ses feuilles,
Tandis qu’il enserre joyeusement et entoure
Le riche terreau des tombes des morts.
Rampant où est passée la Mort farouche,
Quelle vieille plante singulière que le lierre !
Des siècles sont écoulés, et leur œuvre est en ruine,
Et des nations se sont dispersées ;
Mais le vieux lierre solide ne se fanera point,
Il gardera sa verdure cordiale et saine.
La brave vieille plante, en ses jours solitaires,
S’engraissera du passé ;
Car le plus bel édifice que l’homme puisse élever,
Est enfin nourriture pour le lierre.
Rampant toujours, où le temps a passé,
Quelle vieille plante singulière que le lierre !
En 1899, le compositeur d’origine allemande Henry Otto Rudolf Siefert [1841-1928] est professeur de mathématiques dans un collège de Milwaukee, dans le Wisconsin (USA). Voulant réaliser un recueil de chants à l’usage des collèges publics de sa région, il choisit plusieurs poèmes touchant le patriotisme, la nature, les sentiments, l’enfance, la dévotion, et leur offre un arrangement de musiques appropriées provenant du folklore, d’auteurs classiques ou de lui-même. Deux volumes voient le jour : Choice Songs for Soprano, Alto, and Bass selected and arranged by H. O. R. Siefert, publiés par l’American Book Company, paraissent à New York, Cincinnati et Chicago. Une seconde édition, révisée, sortira en 1906. Le 86e du volume II adapte et arrange le Lied [Opus 52 n° 8] de Beethoven, remplaçant « Das Blümchen Wunderhold » de Bürger par « Le Lierre » de Dickens (6 mesures de plus):
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Ce chant doit être suffisamment répandu aux États-Unis pour que le 29 janvier 1915, à Camden, dans le New Jersey, le célèbre baryton Reinald Werrenrath [1883-1953], accompagné au pianoforte par le Québécois Rosario Bourdon [1885-1961], l’enregistre sur 78 t/mn pour la firme Victor (Matrice B-15644/1) :
Depuis, The Ivy-Green n’a plus jamais été repris par personne et semble tombé dans l’oubli. C’est le cas de bien d’autres airs, de Beethoven en particulier.
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“The Ivy-Green” chanté par Reinald Werrenrath peut être écouté sur le site de la Library of Congress et sur celui de la Victor Discography :
Vous pouvez écouter cette version sur internet, à cette adresse The ivy-green | Library of Congress (loc.gov)
Depuis, The Ivy-Green n’a plus jamais été repris par personne et semble tombé dans l’oubli. C’est le cas de bien d’autres airs, de Beethoven en particulier.